Mardi 18 janvier, j’ai eu grand plaisir d’animer une conférence sur les ressorts de l’abstention en présence de nombreux intervenants, élus et spécialistes, dont la ministre Nadia Hai chargée de la Ville, qui nous a fait l’honneur d’ouvrir cette table ronde.
Je remercie le site iXcampus de nous avoir accueilli dans son amphithéâtre au titre de leur brillant cycle de conférence que nous avons inauguré à l’occasion de ce débat.
Comment lutter contre l’abstention ?
Churchill disait « La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes. » Encore faut-il une démocratie vivante et vivace. Car le taux de participation aux élections plafonne à 50 % en France, hormis pour les présidentielles où il oscille entre 75 et 84 % depuis les années 2000, avec une légère amélioration de 4 % aux élections présidentielles de 2017 par rapport à 2012.
L’abstention est un phénomène croissant depuis une trentaine d’années, elle a atteint 57 % aux dernières municipales de 2020, et un nouveau record a été atteint aux dernières régionales avec 67 % d’abstention au premier tour et presque 87 % d’abstention chez les 18 à 24 ans. Pourtant, plus de 90 % des Français sont inscrits sur les listes électorales en 2021, même si 6,5 millions sont considérés comme mal inscrits.
Par ailleurs, un sondage opinon way pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po mené en 2021, montre que 55 % des répondants considèrent que le système démocratique fonctionne mal. L’abstention, liée à la perception négative d’une part des citoyens à l’égard de notre système politique, devient un aspect très commenté de la vie publique, ce qui nous interpelle, nous les élus issus de la démocratie représentative.
Ainsi l’abstention nourrit une perception dégradée de la démocratie, ce qui provoque encore davantage d’abstention, c’est un cercle vicieux. Les deux enjeux de la participation et de l’accès à l’information vont donc de pair.
Mais alors, comment renverser la tendance ? Faut-il encourager des modes de scrutin alternatifs ? Des réformes institutionnelles ? Comment aller chercher les électeurs et leur donner envie de se rendre aux urnes, particulièrement les publics les plus éloignés du vote et les jeunes nouvellement inscrits sur les listes électorales ? C’était bien l’objet de notre discussion ce mardi 18 janvier.
Je remercie nos intervenants qui ont éclairé ce débat par leurs précieux témoignages et analyses sur l’ensemble des thèmes abordés :
– Arnaud Pericard, Maire de Saint-Germain-en-Laye
– Marta de Cidrac, Sénatrice des Yvelines
– Céline Braconnier, professeure de science politique, auteure de « La Démocratie de l’abstention » et directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye
– Yaël Braun Pivet, Députée des Yvelines et Présidente de la Commission des Lois à l’Assemblée nationale
– Gilles Le Gendre, Député de Paris et Animateur du « Défi démocratique »
– Eddie Ait, maire de Carrières-sous-Poissy
Merci au public pour l’intérêt porté à cet enjeu majeur de notre démocratie. Et merci à nos partenaires, iXcampus, Sciences Po Saint-Germain et CY Cergy Paris Université.
