De retour d’une mission de quelques jours en Israël, j’ai souhaité partager avec vous le fruit de mes observations.

L’attaque du 7 octobre au cours de laquelle le Hamas a envahi une partie du territoire israélien était une véritable opération militaire mûrement préparée et orchestrée. Elle a engagé quelque 1500 terroristes du Hamas parfaitement renseignés, entraînés et équipés.

Les participants à la fête Nova, essentiellement des jeunes, ont été pourchassés pendant des heures puis massacrés et pour certains, brûlés dans leurs voitures. Dans le même temps, les habitants des kibboutzim avoisinants ont été surpris aux premières heures du jour. J’ai pu visiter le kibboutz de Kfar Aza, situé à seulement 2 kilomètres de Gaza City. Vers 7h00 du matin, les terroristes ont pénétré dans les maisons. Ils étaient bien renseignés et ont commencé par celle du chef de village. À leur suite, des habitants de Gaza ont investi les lieux pour tout piller sur leur passage. Devant les maisons brulées et saccagées, je n’ai pu m’empêcher d’évoquer le souvenir du massacre d’Oradour-sur-Glane.

Les atrocités perpétrées, notamment sur le corps des femmes, violées et mutilées peuvent être qualifiées de crimes contre l’humanité. Je forme le souhait qu’ils fassent l’objet de poursuites devant la justice. L’ensemble de la population israélienne est traumatisée et elle est déterminée à en finir avec le Hamas.

La trêve humanitaire a permis d’échanger une centaine d’otages. Certains, hélas, ont été tués et beaucoup, y compris des Français sont encore captifs et au fur et à mesure que le temps passe, l’espoir de les retrouver vivants diminue.

La réponse d’Israël à ces actes d’agression barbare était prévisible. On ne peut que déplorer le nombre de victimes civiles suite aux frappes menées par l’armée israélienne (Tsahal). Il importe de garantir que l’aide humanitaire parvienne aux Palestiniens, eux aussi victimes et pris au piège dans la bande de Gaza.

J’ai pu interroger des représentants de Tsahal sur la manière dont les attaques étaient ciblées dans la partie sud de Gaza. Il est désormais acté que les terroristes se dissimulent parmi la population.
Une fois les cibles repérées et avant de lancer l’opération, il est procédé à une évaluation du nombre potentiel de victimes collatérales. Le ministère de la défense israélien s’appuie sur un service juridique qui donne son accord a priori quant à la conformité des opérations. Face à l’ampleur des destructions, il est probable que l’ONU diligente des enquêtes.

Alors que l’offensive militaire se poursuit et qu’il reste des otages à libérer, il est nécessaire que les négociations reprennent par l’entremise des pays arabes voisins pour ouvrir de nouvelles trêves humanitaires et que celles-ci soient respectées par les deux parties. La diplomatie française est très active pour qu’il en soit ainsi.

À l’issue des combats, une nouvelle gouvernance devra être mise en place à Gaza sous l’égide de la communauté internationale, avant de pouvoir relancer un processus de paix. Il y a fort à parier que le Gouvernement de Benyamin Netanyahou soit mis sur la sellette.

Je retiens de mes échanges le besoin pour les israéliens de retrouver des garanties de sécurité et d’être soutenus par la communauté internationale.

Au delà du conflit israélo-palestinien, ce qu’il s’est passé le 7 octobre peut survenir ailleurs, comme cela s’est passé en France avec le Bataclan. Partout où le fondamentalisme gangrène nos sociétés, il est de la responsabilité des gouvernants politiques de faire face aux actes terroristes et de poursuivre la lutte contre la barbarie.

Share This