Débuté en mai 2018, ce journal de bord retrace, mois par mois, les progrès engagés et les éventuelles reculades du projet européen. Ce jeudi, les Britanniques se sont rendus aux urnes pour élire leurs députés au Parlement européen.

En juin 2016, les Britanniques ont fait part de leur souhait de quitter l’Union européenne. Au terme de 18 mois de dures négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, les deux parties sont parvenues à un accord. Depuis, la Chambre des communes a déjà refusé par trois fois de le ratifier. La Chambre des communes aura encore à se prononcer d’ici deux semaines sur un nouveau projet de sortie que souhaite Theresa May. En attendant, les Britanniques se retrouvent dans une situation ubuesque, et ont été appelés à voter pour élire leurs représentants au Parlement européen ce jeudi.

En tout état de cause, cette situation politique explosive ne sera pas sans conséquence sur l’avenir de la Première ministre Theresa May. Elle a annoncé sa démission qui sera effective le 7 juin. Après avoir tenu contre vents et marées depuis 2016 pour négocier la sortie de son pays de l’Union européenne – s’étant prononcée pour le « remain » – elle a été lâchée par tous ses soutiens.

Nous connaissons déjà dans notre circonscription des Yvelines les effets directs de ce Brexit. Donnons deux exemples concrets de ses implications sur le tissu social et l’économie.

Un nombre conséquent de Britanniques résidant dans notre circonscription est inquiet et désireux de prendre la nationalité française. Après m’être rendue à la sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye, cette dernière à faciliter les démarches de demande de séjour de longue durée pour ces ressortissants.

La société British Steel UK a été placée cette semaine en liquidation judiciaire, résultat d’un marché britannique saisi d’incertitudes à la suite du Brexit, les potentiels clients continentaux redoutant de devoir s’acquitter de taxes supplémentaires. Bien que n’étant pas directement impliquée, l’activité française via la société British Steel France Rail, dont les équipes commerciales sont situées à Saint-Germain-en-Laye, sera affectée. L’usine d’Hayange dépend de l’approvisionnement britannique pour sa production. La filiale française compte sur la reprise du site de Saint-Saulve (ex-Ascoval) pour son approvisionnement en acier long, spécifique à la construction des rails de chemin de fer.

Sur ces différents aspects, le Gouvernement tout comme vos députés et élus locaux sont pleinement investis pour veiller à la sauvegarde des intérêts de nos citoyens et de ceux qui ont fait le choix de vivre et travailler en France.

À la veille du scrutin européen, le parti du Brexit de Nigel Farage était crédité de près de 35 % des intentions de votes, au détriment des Conservateurs au pouvoir qui s’effondrent. Il faut cependant mettre en regard ce score très élevé avec celui des partis « remainers » (Lib Dem ; Green ; Change UK ; partis régionaux tel le Scottish National Party).

Il nous faudra donc faire une analyse fine de ces résultats, pour estimer le sentiment pro-Union européenne des Britanniques, qui pourrait dépasser les 50 %.

Député européen UKIP sortant, fervent détracteur de l’Union européenne, M. Farage souhaite la dynamiter de l’intérieur. D’autres formations politiques au sein des États-membres sont opposées au projet européen. Cette poussée eurosceptique est par nature inquiétante, d’autant plus qu’elle s’appuie sur des forces déstabilisatrices extérieures.

Néanmoins, il faut relativiser leur poids dans les futurs équilibres au Parlement européen. Entre les partis qui ont affiché des liens avec la Russie (Rassemblement National, Lega Nord) et ceux farouchement opposés à l’influence du Kremlin (PIS, Brexit Party), il ne peut y avoir d’alliance objective possible.

Aussi, il est plus que probable que ces partis demeurent émiettés dans la future assemblée, et ce, malgré les efforts de l’Américain Steve Bannon qui parcoure l’Europe pour tenter d’unifier ces forces déstabilisatrices pour l’Union européenne. En d’autres termes, ces formations eurosceptiques resteront dans la même dynamique d’inaction : desservant l’Europe, ne servant pas leur pays, le comble pour des partis qui se disent nationalistes.

Le 26 mai, je décide d’envoyer des parlementaires qui vont œuvrer en Europe pour l’Europe ; je vote pour la liste Renaissance.

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