Le 28 juin, les membres de lAssemblée parlementaire franco-allemande (APFA) étaient réunis en séance plénière à Paris et Berlin pour auditionner la Chancelière allemande Angela Merkel et le Premier Ministre Jean Castex.

Tous les sujets d’intérêts pour nos deux Parlements ont pu être abordés, s’agissant de politique étrangère, de relance économique, du pacte vert de l’Union Européenne en faveur du Climat ou encore de l’approche concertée que nous devons avoir sur le sujet de l’immigration. 

Pour ma part, j’ai rendu compte des activités du groupe de travail « Politique étrangère et de défense » que j’ai eu l’honneur de coordonner (discours à retrouver en bas de page). Ce groupe de travail s’est donné comme fil conducteur d’établir un tour à 360° de nos théâtres d’opération communs et de mener des réflexions d’ordre politique qui témoignent d’un intérêt certain des parlementaires pour l’exercice de boussole stratégique.

À cette occasion, je me suis félicitée des liens tissés entre nos deux Assemblées et ai souligné combien la coopération franco-allemande est indispensable et indissociable de la construction d’une Europe forte sur le plan géopolitique.

Retrouvez la réunion plénière de l’APFA en vidéo (ICI)

Retrouvez mon discours ci-dessous – Séance plénière de l’Assemblée parlementaire franco-allemande : Présentation des travaux du groupe de travail « Politique étrangère et de défense »

« Messieurs les Présidents, mes chers collègues,

Permettez-moi tout d’abord de remercier mon homologue allemand Henning Otte ainsi que les membres du groupe de travail pour leur implication tout au long de cette session.

La finalité première du groupe de travail « Politique étrangère et de défense » est d’œuvrer au rapprochement des cultures stratégiques de nos 2 pays. Je crois pouvoir dire que les auditions et débats qui ont eu lieu depuis l’établissement de ce groupe ont occasionné des réflexions fructueuses, et qu’en dépit du temps très contraint ces échanges ont concouru à atteindre cet objectif.

Car les points de préoccupation sont nombreux. Des bouleversements géopolitiques inédits depuis la fin de la Guerre froide ont provoqué une augmentation croissante des conflictualités jusqu’aux portes de l’Europe. Nous assistons également à une politique du fait accompli menée par les Etats puissances au mépris du droit international, par exemple la Russie dans sa politique de voisinage et la Chine qui cherche à entraver la libre circulation en mer de Chine méridionale. Autant de menaces qui nécessitent un dialogue appuyé entre nos deux nations et au-delà avec l’ensemble de nos partenaires européens et l’allié américain.

Le GT s’est donné comme fil conducteur d’établir un tour à 360 degrés de nos théâtres d’opération communs ; nous avons auditionné nos deux ambassadeurs Anne-Marie Descôtes et Hans Dieter Lucas, nos deux ministres Annegret Kramp Karrenbauer et Florence Parly, et nous avons adressé aux chefs états-majors, le général François Lecointre et le général Eberhard Zorn, un questionnaire dense, auquel ils ont apporté des réponses d’une grande profondeur pour nos débats.

Chacune de ces auditions a fait l’objet d’un compte rendu, nous permettant ainsi d’accumuler une matière substantielle afin de nourrir nos connaissances mutuelles et affiner la compréhension de nos similitudes et différences d’appréciation quant aux enjeux stratégiques internationaux.

Nous disposons donc d’une base d’information conséquente s’agissant des aspects opérationnels ainsi que de réflexions d’ordre plus politique qui témoignent de l’intérêt certain des parlementaires pour l’exercice de boussole stratégique.

Pour illustrer mon propos, je relèverai le sentiment partagé de la  nécessaire présence de nos forces, sous une forme ou une autre au Sahel, et du besoin d’internationaliser cette présence autour des participations française et allemande. En méditerranée orientale, il nous est apparu souhaitable que les pays de l’UE renforcent et coordonnent davantage leur action, tout comme en zone Indopacifique. De manière générale, il nous apparait indispensable que l’UE soit en mesure de mieux coordonner son action extérieure.  A ce titre, une extension des mandats opérationnels, encadrant les missions extérieures, serait de nature à favoriser la génération de forces parmi les états membres, willing and capable au sens du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), et contribuerait ainsi à renforcer la capacité d’action autonome de l’Europe.

De même, le dialogue UE/OTAN doit se poursuivre et permettre l’articulation des orientations stratégiques au moment où les 2 agendas, boussole stratégique et vision OTAN 2030, sont concomitants.

Comme cela a été dit précédemment, le temps très restreint d’ici aux élections allemandes, n’a pas permis d’aboutir sur un rapport formel pour autant les réflexions que nous avons menées constituent une première étape et j’espère sincèrement que les parlementaires de l’APFA auront l’occasion de poursuivre ces travaux dans un cadre à redéfinir.

Par ailleurs, nos réflexions ne doivent pas se limiter à la chose militaire mais aussi englober la dimension large au sens politique des relations internationales, qu’il s’agisse de l’aide au développement dans le cadre de l’Afrique par exemple ou bien dans le cas particulier d’une prise de position commune en Biélorussie.

Pour conclure et quelles que soient les trajectoires respectives, les liens tissés entre nos 2 assemblées en matière de politique étrangère et de défense doivent perdurer car la coopération franco-allemande est indispensable et indissociable de la construction d’une Europe forte sur le plan géopolitique. »

Natalia Pouzyreff, Séance plénière de l’Assemblée parlementaire franco-allemande : Présentation des travaux du groupe de travail « Politique étrangère et de défense » (28 juin 2021)
Natalia Pouzyreff, Députée des Yvelines – 6ème session plénière de l’Assemblée parlementaire franco-allemande (28/06/2021)

Par ailleurs, l’ordre du jour appelait au vote de propositions résultant des délibérations de la séance du 22 janvier 2021 :

  • Proposition de résolution commune « Plus forts ensemble pour sortir de la crise du coronavirus – Impulsions franco-allemandes pour renforcer l’Europe au sortir de la pandémie »
  • Proposition de résolution commune « Sortir de la crise par l’innovation : en route vers l’Union européenne de l’innovation »

Les parlementaires ont également adopté le rapport sur la coopération parlementaire franco-allemande pour l’année 2020.

Enfin, les membres de l’APFA ont examiné d’autres propositions de résolution commune :

  • Proposition de résolution commune du groupe de travail « Pacte vert pour l’Europe« 
  • Proposition de résolution commune « Soutenir le développement de nos économies par l’harmonisation des droits français et allemand des affaires et des faillites »
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