« Pourquoi la Grande-Bretagne est-elle appelée à rester partie prenante de la défense Européenne »5 min read

Minute de silence pour les victimes du 11 Septembre 2001
J’ai participé à la 16ème édition des Universités d’Été de la Défense qui se déroulait cette année sur le site de la Section Technique de l’Armée de Terre (STAT) de Versailles-Satory et à l’École Militaire à Paris les 10 et 11 septembre 2018.
Les #UED2018 sont l’occasion pour l’ensemble des membres de la communauté de la Défense de se rencontrer et d’échanger sur « la défense de demain ». Cette année, le thème était « Europe, Jeunesse et Innovation ».
En tant que parlementaire, membre de la Commission Défense Nationale et Forces Armées, les UED sont un moment d’échanges et de réflexion primordial pour le travail mené à l’Assemblée Nationale.
Co-rapporteure d’une mission d’information menée conjointement avec la commission de la Défense de la Chambre des Communes britannique, relative à la coopération bilatérale en matière d’armement, je suis intervenue lors de l’atelier « Impact du Brexit sur la coopération en matière de Défense ».
Il y a plusieurs raisons objectives à ce que la Grande-Bretagne reste partie prenante de la défense européenne:
– le pays consent à un effort de défense important supérieur à 2 % de son PIB, pour un budget comparable à celui de la France, ce qui représente un peu plus de 20 % de la part équipement de l’ensemble des budgets de défense des pays européens, sa contribution aux capacités de défense commune est donc nécessaire
– son implication se poursuivra naturellement au sein de l’OTAN ou à l’occasion d’opérations menées en coalition comme ce fut le cas lors de l’opération Hamilton d’avril 2018 où France, Etats-Unis et Grande Bretagne ont mené ensemble les frappes sur les infrastructures d’industries chimiques en Syrie,
– la Grande Bretagne fait partie des 9 pays signataires de l’IEI (Initiative Européenne d’Intervention) initiée par le Président Macron et mise en oeuvre par la Ministre Florence Parly en juin dernier.
En outre, l’alliance bilatérale qui nous lie, régie par le traité de Lancaster (2010), est appelée à perdurer. Nous partageons avec les Britanniques une même culture d’engagement et nous sommes actuellement associés au Levant et dans l’opération Barkhane ainsi que de façon continue à travers des exercices d’entraînement (CJEF).
Fait également important, nous possédons en partage des fleurons industriels, instaurant ainsi une « dépendance mutuelle » qui a été scellée par nos deux parlements.

Séance Plénière « la situation géopolitique des menaces à l’horizon 2030 »
Bien évidemment, il existe des points de vigilance induits par le BREXIT – outre les soucis « techniques » type procédures douanières liés à la sortie du pays de l’UE – qui reposent notamment sur la volonté propre de la Grande-Bretagne de privilégier sa souveraineté nationale en terme de décisions, capacités, opérations, et de poursuivre son engagement dans la coopération avec les nations de l’UE.
Alors que cette 16ème édition mettait en avant le thème de l’Europe, je tenais à partager avec vous une citation de Madame la Ministre des Forces Armées « L’Europe n’est pas le problème, c’est la solution ».